lundi 20 septembre 2010

"Crise politique en Belgique"... remettons les pendules à l'heure

"Alors, vous n’avez plus de gouvernement ?!" En temps de crise gouvernementale belge, cette remarque nous est adressée encore trop souvent avec un air compatissant, comme si le ciel une nouvelle fois nous était tombé sur la tête, ou sur un ton catastrophé, comme si notre pays était paralysé. Dès que l’on donne quelques éclaircissements, il est évident que nos interlocuteurs, que ce soient des relations professionnelles ou privées, avaient une vision confuse, voire inexacte, de la situation en Belgique. Voici donc quelques éléments pour éclairer cette situation.
Les différends entre Flamands et Francophones font l’objet de débats dans la société, au parlement, entre les partis jusqu’à un accord… ou la démission en bloc d’un gouvernement. Ces dernières années, il est vrai, trop souvent le désaccord a pris la vedette et nous vivons des crises politiques face à la difficulté, ou même la quasi impossibilité, de former un gouvernement de coalition majoritaire. En Belgique, en effet, il ne peut y avoir de gouvernement sans une coalition entre des partis flamands et des partis francophones. Dans le même temps, le Canada a vécu et vit toujours avec un gouvernement minoritaire, ce qui ne l’empêche pas de fonctionner. 
Quoique démissionné, un gouvernement belge reste donc en place. Il continue à gérer l’État en affaires courantes, voire l’urgence, sous l’oeil critique du Conseil d’État (notre Cour suprême). Le concept d’affaires courantes est né de la pratique politique. Aucun texte ne régit cette situation. Les ministres peuvent continuer à gouverner pour garantir l’indispensable continuité de la politique et de l’État. 

Lire la suite en Edito de la Lettre Wallonie-Bruxelles de juin 2010.